Le vietnamien – la langue officielle du Vietnam

Si vous lisez les articles sur l’histoire du Vietnam et la population du Vietnam, vous savez que le Viêt Nam n’est pas un état mono-ethnique, il recèle près d’une cinquantaine de langues, qui peuvent être classées en quatre grandes catégories. Il s’agit des langues sino-tibétaines, austro-asiatiques, tai-kadai et austronésiennes.

Dans cet article, seul le Vietnamien ou le Việt est abordé car il est la langue de la majorité ethnique du pays et concerne environ 85 % de la population.

Un peu d’histoire de la langue vietnamienne

Avant que l’écriture chinoise ne soit introduite au Viêt Nam, les Vietnamiens n’avaient pas d’écriture, seulement la langue orale.

L’écriture chinoise arriva au Viêt Nam vers le Ier siècle, après que l’armée chinoise avait envahi le pays. Durant le millénaire suivant — du Ier siècle jusqu’en l’an 938, le Viêt Nam fut dominé par la Chine et le vietnamien fut, en conséquence, beaucoup influencé par le chinois. Dans cette période de sinisation de la politique, le chinois devint la langue de l’enseignement et les Vietnamiens l’utilisaient ensemble avec leur langue maternelle. Beaucoup de mots chinois furent ainsi « vietnamisés » (từ Hán-Việt : « mot sino-vietnamien ») et se retrouvèrent dans le vocabulaire vietnamien.

En 938, le Viêt Nam obtint son indépendance, mais l’influence chinoise perdura. Le chinois resta la langue officielle, mais il n’évolua pas de la même manière que le chinois de Chine, ce qui donna naissance à la prononciation sino-vietnamienne.

Entre-temps, le besoin d’écrire le vietnamien avec une écriture propre se fit sentir. Or, cette langue étant une langue austroasiatique, elle diffère considérablement des langues chinoises. Ainsi, le vietnamien ne peut être écrit avec des caractères chinois sans que cela n’implique des complications. Les Vietnamiens ont dès lors déformé les caractères chinois afin de pouvoir plus facilement exprimer leur propre langue, ce qui donna le Chữ nôm (chữ nôm: « écriture démotique »).

Plus tard, les missionnaires portugais ont développé un système pour écrire le vietnamien avec l’alphabet latin. Cela mena à l’apparition du quoc ngu (quốc ngữ : « langue nationale »). Aujourd’hui, on n’utilise plus de caractères chinois pour écrire le vietnamien, le quoc ngu est devenu la seule écriture officielle.

A noter aussi que la création de l’alphabet latin vietnamien est officiellement attribuée au jésuite Alexandre de Rhodes en 1651.

Qu’est-ce que le vietnamien ?

Le vietnamien (en vietnamien : Tiếng Việt) est la langue officielle du Việt Nam. Il appartient à la branche môn-khmer des langues austroasiatiques. C’est une langue isolante et monosyllabique, dotée d’un système de 6 tons : Sắc, Huyền, Hỏi, Ngã, Nặng et Ngang.

6 tons du vietnamien ( par Nguyễn & Edmondson - 1998).

6 tons du vietnamien ( par Nguyễn & Edmondson – 1998).

C’est la langue maternelle d’environ 85 % de la population du Viêt Nam1, ainsi que d’environ deux millions d’émigrés.

Quelque 1 000 ans d’occupation chinoise sont à l’origine de l’adoption d’un grand nombre de mots transcrits du chinois et de l’ancienne écriture en sinogrammes (le Chữ Nôm aujourd’hui abandonné).

Dans l’écriture latinisée utilisée actuellement, le Quốc ngữ (langue nationale), les mots figurent comme une succession de monosyllabes. Du fait que tous les mots vietnamiens sont invariables, la grammaire est toute simple (il n’y a pas de conjugaison ni de déclinaison des mots, pas de pluriels irréguliers, etc.), mais les modulations tonales ainsi que les différences de prononciation au nord, au centre et au sud du pays peuvent rendre le vietnamien difficile à appréhender pour un étranger. Néanmoins, pour l’apprentissage de la langue, la norme officielle est la prononciation du nord.

Répartition géographique

On trouve des locuteurs du vietnamien en nombre significatif dans les pays suivants: Australie, Cambodge, Canada, Chine, Côte d’Ivoire, Finlande, France métropolitaine et Nouvelle-Calédonie, Allemagne, Laos, Martinique, Pays-Bas, Norvège, Philippines, Sénégal, Thaïlande, Royaume-Uni, Suisse, Belgique, É.-U., et Vanuatu.

Accents régionaux

Il y a plusieurs accents régionaux distincts, sans que l’on puisse parler de dialectes (seule la prononciation change, le thésaurus écrit, grammaire et vocabulaire restent rigoureusement identiques), dont les trois familles principales sont:

  • Vietnamien du Nord
  • Vietnamien du Centre
  • Vietnamien du Sud

Mots d’origine française

Suite à la colonisation française, le vietnamien a plusieurs mots qui dérivent du français.

Par exemple:

  • sơ mi – chemise
  • cà vạt – cravate
  • măng tô – manteau
  • bành tô – paletot
  • sô cô la – chocolat
  • bích quy – biscuit
  • bia – bière
  • ăng-ten – antenne
  • xúc xích – saucisse
  • cà phê – café
  • pho mát – fromage
  • xi nê – cinéma
  • ban công – balcon
  • các đăng – cardan
  • ô tô – auto
  • ghi đông – guidon
  • bu lông – boulon
  • búp bê – poupée
  • xà bông, xà phòng – savon
  • áp phích – affiche
  • ga – gare
  • cà rốt – carotte

Source : Wikipédia